perle de tahiti
Collecte
La pêche des huîtres perlières du milieu naturel est interdite et tout l’approvisionnement en nacres se fait par le collectage, une technique originale de capture des larves qui permet l’approvisionnement en naissain de toutes les fermes perlières à partir de quelques atolls. Les collecteurs sont fabriqués à partir de pièces d’ombrières d’agriculture en polypropylène enfilées sur une fine corde de manière à constituer un support aux multiples anfractuositès, sites idéaux pour le développement des jeunes naissains. Cette technique tout à fait originale de capture des nacres a été inventée en Polynésie française et explique en grande partie le succès de l’industrie perlière dans ce pays. Non seulement l’activité n’est plus dépendante de stocks naturels aléatoires, mais l’environnement est protégé de la dégradation des coraux, victimes collatérales de la pêche des huîtres perlières fixées sur ceux-ci.
Elevage
L’élevage des pintadines est un préalable indispensable à la production des perles. En effet, une huître ne pourra être greffée que lorsqu’elle aura atteint une taille minimale et que certains organes seront suffisamment développés. Pour leur grossissement, les nacres sont placées dans des paniers ou suspendues sur des cordages, (les chapelets ou les torons) et doivent alors être percées. Les nacres pouvant être opérées sont âgées d’au moins 30 mois. La prédation par les balistes, les raies léopards et quelques autres espèces sont le plus gros problème auquel doivent faire face les perliculteurs durant ce grossissement.

Greffe
Le principe de base consiste à introduire à l’intérieur de l’huître perlière, dans un appendice contenant peu d’éléments vitaux pour l’animal, une bille de nacre, le nucleus, et un fragment de manteau, organe sécréteur des couches de nacres.
Le nucleus provient de coquilles de moules d’eau douce essentiellement pêchées dans le Mississipi, aux États-Unis. Il est façonné en Asie. Le BU est l’unité de base du diamètre des nucleus (1 BU= 0,3 millimètres environ). En Polynésie, les tailles standard de nucleus varient de 2,0 BU à 2,3 BU. Le greffon, fragment du manteau est obtenu à partir d’une huître sacrifiée. Celle-ci sera choisie avec précaution et une bonne partie de la qualité de la perle dépendra de ce choix. Chaque huître sacrifiée permet de produire environ cinquante greffons.
Chaque opération, greffe, ne dure pas plus de quinze secondes. Les greffeurs opèrent entre 350 et 450 nacres par jour. L’opération est très délicate et les taux de rétention varient entre 50 % et 80 %, en fonction de la qualité des greffeurs, de la température et de la qualité des huîtres perlières.
À la récolte des perles, les nacres ne sont pas sacrifiées et il est possible de faire une seconde implantation pour environ 30 % des individus et même une troisième pour environ 10 %. Dans le cas d’une seconde ou troisième greffe, le fragment de manteau n’est plus nécessaire. Cette technique permet la production de très grosses perles car les nucléus introduits en seconde et troisième opération sont plus gros.
Immédiatement après l’opération, les huîtres sont placées dans des paniers de rétention. Ceux-ci serviront pour contrôler le taux de succès de la greffe au bout de 45 jours. Les huîtres qui ont conservé le nucleus sont percées et attachées avec un nylon sur une cordelette à raison de vingt nacres par corde. L’élevage de la perle peut enfin commencer.